Dakar, 14 oct (APS) - L'Alliance nationale pour la promotion des droits fonciers des femmes exhorte l'Etat du Senegal, dans un communique parvenu jeudi a l'APS, a instaurer une gouvernance equitable, egalitaire et transparente des ressources foncieres. Elle a fait ce plaidoyer a l'occasion de la celebration prevue vendredi, comme le 15 octobre de chaque annee depuis 2007, de la Journee internationale des femmes rurales. L'Alliance nationale pour la promotion des droits fonciers des femmes, constituee de plusieurs organisations, est dirigee par le Cicodev Afrique, une organisation non gouvernementale dediee a la defense de la citoyennete et des consommateurs. Elle reaffirme son engament a oeuvrer pour l'amelioration des conditions des femmes et des filles en milieu rural, dans l'acces et la jouissance des ressources foncieres. Elle invite l'Etat du Senegal et ses partenaires a intensifier leurs efforts pour une gouvernance equitable, egalitaire et transparente des ressources foncieres. L'alliance souhaite aussi que les autorites senegalaises s'emploient a donner corps a la recommandation des chefs d'Etat de l'Union africaine d'affecter au moins 30 % des terres de maniere documentee aux femmes. Elle les invite au respect de l'engagement de Maputo d'affecter au moins 10 % du budget national au secteur agricole. Les femmes rurales cultivent une bonne nourriture pour toutes et tous est le theme des activites prevues cette annee pour la celebration de la Journee internationale des femmes rurales. Un theme qui met en relief le role essentiel que jouent les femmes et les filles rurales dans les systemes alimentaires du monde, souligne le communique. Defaillances des systemes de production L'Alliance nationale pour la promotion des droits fonciers des femmes deplore que le role et la place de la femme rurale senegalaise [soient] marques du sceau de la precarite en termes d'acces et de jouissance effective aux ressources foncieres. La problematique de l'acces des femmes rurales aux ressources foncieres et aux autres facteurs de production (intrants, credit, etc.) reste a ce jour une forte preoccupation au Senegal, selon le communique. L'alliance estime que l'occasion est encore belle de rappeler combien il est important de renforcer les efforts de developpement dans le monde rural, en particulier au profit des femmes, au Senegal. Elle deplore la faiblesse notoire de l'acces et surtout du controle des terres par les femmes, sur la base de parametres inegalitaires persistants et un processus de socialisation favorables a cette discrimination. Un regret auquel s'ajoute la faible implication des femmes rurales dans les institutions foncieres, a commencer par l'echelle de la famille, le village, et la collectivite territoriale. Selon le communique, les femmes, qui representent plus de la moitie de la population senegalaise, ne possedent que 11 % des terres du pays. Cette situation est injuste et fragilise les droits fonciers des femmes. Cette fragilite est source d'insecurite alimentaire et de plusieurs defaillances des systemes de production, deplore l'Alliance nationale pour la promotion des droits fonciers. Ce constat est en contradiction avec la Constitution du Senegal, laquelle stipule que l'homme et la femme ont le droit d'acceder a la possession et a la propriete de la terre dans les conditions determinees par la loi.